Auteure compositrice d’origine fransaskoise et albertaine (avec une touche de québécois), Ariane M. Lemire trempe dans la musique et les arts de la scène depuis sa plus tendre enfance. Fille d’une comédienne et écrivaine, d’un guitariste classique, et d’un photographe, assidue du légendaire Festival Folk d’Edmonton depuis qu’elle a la couche aux fesses, elle prend goût à la composition musicale à l’âge où les autres petites filles jouent aux Barbies. Tandis que sa famille se trimballe entre le Mexique, l’Alberta, la Saskatchewan et le Québec, elle cumule les influences et les expériences qui font d’elle une personnalité artistique éclectique, originale et unique. Au fil des voyages et des rencontres, à force d’acharnement, la musicienne autodidacte se forge une belle carte de visite en collaborant avec des producteurs et musiciens reconnus, sans céder à la pression de correspondre au stéréotype de la jolie chanteuse au contenu sans texture ni saveur. Ainsi à dix-neuf ans, la chanteuse aux pieds nus est la première étonnée d’être parachutée au Festival de la chanson de Granby suite à ses victoires au Gala albertain de la chanson et au Chant’Ouest dans la catégorie auteur-compositeur-interprète. Moment déterminant pour elle car, comme de nombreux artistes francophones de l’ouest, elle ne se reconnaît pas dans l’industrie musicale québécoise. Elle a besoin de respirer, de tout essayer, de tout goûter. Et d’assumer sa double nature linguistique. Cet esprit d’exploration et d’indépendance la pousse plus encore à se créer un univers musical : teinté de rythmes latins, de poésie beat, de chansons à texte, pour ne nommer que quelques influences; univers où l’anglais et le français sont alliés, sinon indissociables. Sa gourmandise de mots et de sons qui la mène, à vingt-sept ans, à produire son premier album : tout imbibé de cette quête, Double Entendre, album double, littéralement, expose franchement et résolument la dichotomie assumée qui guide sa plume depuis toujours.
Tout décolle avec cet album produit par Mike Lent (rencontré des années plus tôt alors qu’elle enregistre une maquette de quelques chansons après sa victoire au Chant’Ouest). Se succèdent: bourse Rawlco d’enregistrement, début de la collaboration avec le guitariste Cam Boyce, tournée exhaustive des bars et cafés d’Edmonton, Coup de cœur à Montréal et participation aux Rencontres qui chantent à Petite-Vallée. Après le lancement de Double Entendre en 2008, les spectacles et les voyages continuent de s’enchaîner : elle traîne ses pieds nus au Festival de Tadoussac, s’envole pour les Déferlantes du Cap Breton en France au tremplin Découvertes, se retrouve en nomination au Gala Trille d’or en tant qu’artiste de l’Ouest par excellence. Au bout de cette année folle pleine de rebondissements, l’énergique Ariane remporte le prix du meilleur album francophone aux Western Canadian Music Awards. Cette reconnaissance lui permet d’obtenir une deuxième bourse Rawlco et de se lancer dans la production de ses deux prochains albums, avec l’aide de Musicaction. Et tandis que 2009 se poursuit avec l’intensité de 2008, à la veille de se rendre en France pour les Rencontres d’Astaffort de Francis Cabrel, – rencontre par ailleurs percutante – un accident de voiture la met K.O. Pour un moment seulement. Elle repart neuf jours plus tard en France, puis au Nunavut pour une série de concerts. Décidément, rien ne l’arrête. En janvier 2010, elle lance à Montréal et Edmonton Décousue, son deuxième album, entièrement en français. Décousue par l’amour, dépassée par les événements? Tout se bouscule encore. Elle se retrouve en nomination quelques mois plus tard au Mayor’s Celebration of the the Arts Awards à Edmonton, joue devant des centaines de spectateurs aux Jeux Olympiques de Vancouver, se trouve en nomination pour une seconde fois aux Western Canadian Music Awards à l’automne, où elle est remarquée comme artiste invitée et où, parallèlement, dans le cadre de Break Out West, la SOCAN l’invite à faire partie de son cercle d’auteurs-compositeurs. Tandis qu’elle fignole son troisième album, Wrecked Tangles and Love Knots, anglophone celui-ci lancé à l’automne 2012, Ariane lance ses deux premiers vidéoclips; « Je suis le genre » et « In Passing ». « Je suis le genre » remporte le Western Canadian Music Award pour le vidéoclip de l’année.
Son quatrième album « Je deviens le loup » est lancé en novembre 2016 avec une série de spectacles en plateau double avec Alexis Normand de la Saskatchewan. L’album reçoit une nomination aux gala des Trille Or.
Lover of freedom, Ariane Mahrÿke claims a free writing of feet and rhymes and works intuitively, attentive to her feelings and to the smallest detail of her immediate environment. Ferocious and aerial, she does not force things; she invites them and takes her chance when the time comes. Because for her, life is spontaneous and inimitable. It is important not to wait to taste it.